D 0. Le sens des priorités

Arrivée à l’hôtel, en taxi, après un trajet trop rapide pour que je sois à l’aise, pas assez pour que ce soit vraiment dangereux.

À Paris, à l’enregistrement des bagages, un stewart d’Air France s’enquiert de ma destination. Ah, Bali, vous restez combien de temps ? Et vous allez voyager dans la zone ? Un conseil si vous allez à Kuta-Bali-Lombok-Gili : si vous faites la fête, attention à votre verre, ne le laissez jamais sans surveillance.

J’ai hoché de la tête, reconnaissante, mais j’ai pensé : « bah comme à Paris, quoi. » Comme en boîte de nuit à Paris ou en France, quand t’es une fille seule. Same old same old.

Au comptoir, l’hôtesse qui me reçoit m’interroge aussi. Mais elle, c’est l’enthousiasme. Bali, les plages, les palmiers, les eaux turquoises. Combien de temps ? DEUX MOIS ?! La chance ! C’est quel métier qui vous permet de faire ça ?

À elles comme aux autres, je réponds que c’est pas le métier qui le permet, c’est le patron, mais au fond de moi je pense : c’est une question de choix, de priorité, et de volonté, en fait. Si j’avais eu moins d’argent je serais partie moins loin, moins longtemps peut-être. Et encore, ça me coûte pas une fortune en réalité, ce voyage. (J’ai commencé un cahier de compte histoire de justement pas y aller en mode YOLO et exploser mon budget, et je compte bien continuer cette habitude à Paris, pour ne plus dilapider l’équivalent d’un loyer en commandes Alloresto…)

Je digresse.

Je fais répéter trois fois l’agent d’immigration, au comptoir. Je comprends pas ce qu’il me raconte.

« Are you going to watch the game tonight ? France against Germany ? ».

Haha mais bordel. Par « ce soir », j’imagine qu’il veut dire « au milieu de la nuit », donc bon, pas vraiment, non.

J’ai attendu mon sac trop longtemps pour ne pas avoir eu le temps de flipper. Retirer du cash et trouver un taxi se sont avérés bien plus simple que ce à quoi je m’attendais. C’est vraiment pas le tiers monde, hein. Y a un comptoir où les prix fixes sont affichés en fonction des destinations, et on paie d’avance. PS : à Paris, les taxis se sont mis au forfait cette année seulement, et bonjour l’arnaque avec leur tarif unique peu importe la zone de Paris.

J’ai payé 250 000 roupies pour presqu’une heure de route dans la ville, à Paris on paie 50€ depuis CDG même si on va dans le nord de Paris (donc à quoi, 20 bonnes minutes ?) J’en déduis que les touristes se font moins arnaquer par les taxis balinais que par les parisiens… Bref.

Premier truc que le chauffeur me demande : do you have a phone number ?

Same old same old, j’vous le dis.

Ah, l’hotel. MDR. Alors :

  • Pas de wifi ailleurs qu’à la réception, mais je vais faire mon deuil d’Internet je pense.
  • Pas de draps
  • Pas de serviettes
  • Pas de PQ (mais un espèce de jet d’eau)
  • Pas d’eau potable (et je m’y suis visiblement prise trop tard pour espérer en acheter dans le coin. Il me reste 50cl jusqu’à demain.)

MAIS : y a la clim à 16°C dans la chambre, et par « chambre » c’est vraiment quatre murs et une porte en bois que je dois pouvoir défoncer moi-même en tongs, c’est dire si c’est pas Fort Knox le bouzin. Et y a des chats qui se battent un peu partout dehors. Bon, je vais pas faire de vieux os ici, j’éponge mon décalage horaire et je me barre sur les îles Gili dès demain, tant pis pour la 2e nuit que j’avais réservée d’avance.

Allez, bienvenue à Bali !

Mais je me plains pas, j’ai une putain de banane depuis mes premiers pas en dehors de l’aéroport, et les yeux débordants de fascination pendant tout le trajet. Y a peu d’éclairage public, mais beaucoup de publicités lumineuses. C’est une ambiance étrange, de nuit. J’en profiterai sans doute sur Gili demain — si j’arrive à traverser.

Le son du soir : Roses, by The Staves.

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