D. 21 Pause

Je l’ai sentie. La fatigue. C’est bon, j’ai compris comment mon corps communique. Puisque j’ignore systématiquement les signes physiques, c’est par les émotions qu’il m’intime de ralentir.

J’ai eu mon verdict, ce matin : un rapide examen des deux oreilles a permis au médecin de me déclarer apte à plonger, à condition de faire attention à la descente (but of course baby). Il était à peine dix heures, j’avais la journée devant moi, et… rien envie de faire.

Le soulagement a laissé place à… rien. J’avais booké deux heures de traitement dans un spa à 14h (massage traditionnel javanais d’une heure + body scrub d’une heure, pour la modique somme de 16€ environ. Bon prince, j’ai laissé 4€ de pourboire. Allez, 20€ les deux heures, c’est pour moi).

J’ai passé la journée à lire, à boire, à manger, me faire masser, lire, boire et manger encore un peu plus. Il est 21h, je suis claquée de n’avoir rien foutu… Mais quand je repense aux cinq derniers jours, je réalise que c’était ça, la première sommation : viens, on souffle un peu, aujourd’hui.

J’aurais pu écrire, mais j’avais pas envie. J’aurais pu aller me balader, mais il faisait trop chaud, j’avais pas envie. Le bureau des ferries était fermé ce matin, on m’a dit que de toute façon, j’achèterai mon billet demain, le bateau part à 13h ou 14h (ouais je vais viser midi hein, just in case…)

D’habitude ça m’énerve, d’être dans cet état semi-amorphe, j’ai l’impression de perdre ma journée. Mais ça y est, j’ai compris. C’est pas du temps perdu. C’est un besoin de ralentir, pas forcément de s’arrêter, je suis pas malade, je suis juste : fatiguée. C’est pas grave. Ça ne me condamne pas à « une journée de perdue ».

Ça me propose une journée « au ralentit ». Comme dans « qui veut aller loin ménage sa monture. » Et aujourd’hui, la monture que j’ai traînée à travers la cambrousse florésienne les cinq derniers jours m’a dit : ce serait cool si on pouvait être lavée, nourrie et abreuvée de façon genre abondante, et si au passage on pouvait ne pas trop trop trop être secouée, ce serait tip-top-merci-bisous.

Dont acte. Slow day. Ah, j’aurais pu me reposer demain, sur le bateau, j’ai 24h de trajet, ça aurait été un stop obligatoire… Mais voilà, c’est aujourd’hui que j’étais fatiguée.

Ça me fait du bien, de réussir à écouter mon corps. J’ai la sensation qu’on est redevenu copains.

— Jeudi 28 juillet

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