Je suis à nouveau malade. Je suis tentée de m’énerver, mais j’y arrive pas. Je savoure l’ironie de cette situation : un jour de plongée à bord de ma croisière et je chope une otite, un jour de plongée arrivée sur le camp de Bira et je chope un méga-rhume (je ne sais honnêtement pas si c’est plus grave que ça, j’ai juste les sinus qui dégoulinent de l’eau non-stop).
L’ironie, c’est surtout que j’ai pas été malade de toute l’année. Pas depuis ma dernière bronchite en septembre, de mémoire.
Mais bon. Je ne crois pas trop au hasard. J’ai un net souvenir de mon sentiment de profonde sérénité le soir où nous avons levé l’ancre, comme celui qui m’a rappelé à l’équilibre, pas plus tard qu’hier.
J’ai beaucoup, beaucoup tiré sur la corde, cette année. Et effectivement, je n’ai pas été malade… J’ai pris des vacances « last minute » par nécessité fin février, et deux semaines fin avril qui n’avaient rien de reposant : quinze jours de formation plongée niveau 2 dans l’eau à 13°C de Mediterrannée, et l’air ambiant guère plus chaud. J’ai perdu deux kilos nets, et c’était pourtant pas faute de bien remplir l’assiette…
Alors je ne suis pas énervée, tout juste amusée, avec une pointe d’agacement derrière, et un avertissement solide : à moi d’arrêter de tirer sur la corde comme si je tractais un poids mort, à moi de me rappeler que je suis en selle, et que la bride que je tiens est celle du mors de ma monture.
Plus je tire, et plus cher je le paierai lorsque je lâcherai la pression. Je dois manoeuvrer, prévoir, anticiper, ralentir, évaluer, économiser mes forces et me ressourcer bien plus régulièrement.
Et improviser, parfois.
Me voilà — à nouveau — bloquée à quai pour les prochaines 48 à 72h. Je vais donc mettre à profit mes heures d’éveil à avancer sur la théorie du Dive Master, à défaut de pouvoir développer ma pratique.
Mon corps et mon esprit n’évoluent pas à la même puissance. Pas de problème. On s’adapte.
(big up à moi-même pour avoir pris les DEUX tubes d’Efferalgan, et pas juste-un-seul-au-cas-où.)
Une réflexion sur “D. 26 Grounded again”