D. 38 Learning from mistakes

Il faut apprendre de ses erreurs. Je suis rarement aussi péremptoire dans mes introspections, mais celle-ci est une leçon que je voudrais voir enseignée avec la même insistance que le théorème de Pythagore. Elle servirait bien plus souvent, d’ailleurs.

La leçon qu’on peut en tirer est parfois (souvent ?) le seul et unique bénéfice à récupérer d’une erreur. Alors si on ne va pas l’extraire, si on se contente d’enregistrer un échec, c’est un double échec qu’on devrait prendre en compte.

Si on apprend pourquoi on s’est planté, comment ne pas reproduire l’erreur, ça peut même devenir un zéro échec : la leçon est finalement plus importante que le résultat qu’on espérait atteindre.

Les erreurs ne sont pas des échecs tant qu’on en tire quelque chose

Je m’en fous de faire une, trois, cinq ou douze fautes à un QCM. L’essentiel est que j’imprime, que je grave dans le marbre de ma mémoire les réponses aux questions qui m’ont posé problème, lorsqu’il s’agit de notions essentielles.

Je fais ça depuis si longtemps que j’ai oublié que ce n’était pas naturel pour tout le monde. Mais je ne me vois pas exercer une position d’instructeur, d’enseignant, de « coach » sans être capable de transmettre en premier lieu cette leçon essentielle : les erreurs ne sont pas des échecs tant qu’on en tire quelque chose. Un feedback. Un principe. Une méthode. Une leçon. Une expérience.

Comment apprendre de ses erreurs ?

J’ai récemment découvert que le meilleur moyen de transmettre quelque chose était de raconter mon propre cheminement.

Comment je suis passée de la peur de l’échec à l’analyse froide et dépassionnée de mes erreurs ?

Tout est dans le « dépassionné », justement. Pour pouvoir apprendre d’un événement, il faut en détacher la charge émotionnelle. Fuck, j’ai merdé. OK. Est-ce que quelqu’un est mort ? Non ? Bon, on va s’en remettre assez rapidement, donc.

Je trouve qu’on se libère assez facilement de la charge émotionnelle d’une erreur en allant rapidement vers la question : « pourquoi » ?

Cinq « Pourquoi » ?

Qu’est-ce qui a merdé ? Que ce soit exclusivement de ma faute, ou pas, ou partiellement, ça n’influe généralement que très peu sur la réflexion : « pourquoi » ?

J’en décline plusieurs. Au bout de cinq « pourquoi », on arrive généralement au fond du problème, et au passage, par déterminer les parts de responsabilités. Mais comme ce constat intervient après avoir éliminé la charge émotionnelle, c’est abordé beaucoup plus sereinement.

En 5 pourquoi, j’arrive à déterminer que si je suis ENCORE clouée à quai pour la troisième fois en un mois, c’est parce que je n’ai pas pensé à prendre en compte les conditions tropicales pouvant donner lieu à des problèmes d’oreille. Ma faute, j’ai omis de me préparer à une éventualité pourtant probable : celle de choper des micro-organismes capables de m’attaquer le tympan. [DISCLAIMER : tout va bien, hein. Je suis sous antibio + gouttes, c’est juste saoulant d’être encore une fois cloîtrée à terre. Mais les conditions météo actuelles font que personne ne plonge de toute façon, donc bon.]

« Comment » ?

Après les pourquoi, vient le temps des comment. Ok, j’ai compris l’enchaînement de facteurs et de faits qui ont généré mon problème, comment il s’est produit, je réfléchis alors à comment éviter qu’il ne se reproduise.

(Déjà, on parle de « problème », et plus « d’erreur ». Sans la charge émotionnelle, il ne reste que le substrat de l’erreur : c’est souvent un, ou plusieurs problèmes.)

C’est le moment d’identifier plusieurs étapes : la prévention, l’évitement, la résolution.

La prévention

La prévention consiste à réfléchir à toutes les mesures, actions, questions qui doivent être posées en amont d’une situation, pour empêcher l’apparition/ la formation du problème. Dans mon cas, il s’agit d’une liste de questions que je dois poser à mon médecin ORL certifié plongée, et de récupérer une ordonnance adéquate en amont de mon prochain voyage plongée. Easy peasy.

L’évitement

L’évitement consiste à réfléchir aux contingences, aux « plan B », à toutes les mesures, actions et décisions à prendre lorsque les premiers signes d’apparition du problème sont présents. On peut encore l’éviter, mais sans doute déjà plus l’empêcher.

Dans mon cas, il s’agit de la routine de soin appropriée contre les infections tropicales (clairement pas maîtrisée avant la première otite), ajoutée aux premiers soins à administrer dès les premiers symptômes (pas maîtrisés lors de cette deuxième occurence).

La résolution

Enfin, la (ou les) résolution(s) consiste(nt) à planifier les issues de secours, dans le cas où malgré nos mesures de prévention et d’évitement, on se retrouve confronté au même problème.

Je crois qu’il n’y a pas de baguette magique contre les otites, mais la moindre des choses, c’est d’avoir avec moi le traitement approprié, et ne pas dépendre de médecins locaux avec lesquels la communication est limitée, ni de médicaments dont je suis incapable de lire la notice d’utilisation [DISCLAIMER: not the case here]

Pas de destin, pas de fatalisme

Le but de ce processus d’apprentissage, c’est de lutter contre le fatalisme, et la spirale de l’échec. À analyser ses problèmes et ses erreurs, on évite de s’auto-convaincre que le destin joue contre nous. On évite de se laisser déposséder de ses capacités d’action, en se laissant convaincre qu’on n’y peut rien, contre les coups du sort…

Apprendre de ses erreurs est une base de l’empouvoirement, pour moi. C’est reconnaître et apprivoiser mon propre potentiel, estimer mes capacités à leur juste valeur, voire taper un peu plus haut (parce que j’ai toujours tendance à me sous-estimer).

On peut toujours apprendre. Les erreurs nous fournissent des leçons qui ne figurent pas dans les livres. Elles sont le feedback de l’expérience.

Elles sont trop précieuses pour être jetés dans la fosse aux échecs, abandonnées à mariner dans les regrets. Car Dieu sait que cette soupe est indigeste…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s