D. 59 Long Story Short…

Quelques « fun facts », hashtag Summer 2016.

J’ai passé 2 mois à me laver sans eau chaude, et même plusieurs jours sans douche, juste avec un bac d’eau et un seau. Et je pensais que ça me manquerait plus que ça, à vrai dire (Ok il fait 30 degrés, mais quand tu sors de plongée à 16h, t’as FROID. Et va pas me dire que c’est facile de prendre une douche VRAIMENT FROIDE le matin au saut du lit, hein. Vers 6h-7h du mat’ il fait pas 30°C…)

J’ai passé 2 mois en pyjama (tranquille, j’avais juste emmené un pantalon de trek, et j’ai fait qu’un seul trek de 2h, et de toute façon, ce pantalon est devenu beaucoup trop grand).

Je suis partie à l’arrache, en improvisant mon voyage jour après jours, surtout à Flores.

J’ai fait des rencontres précieuses, et vécu des moments vraiment uniques.

J’ai appris des rudiments d’indonésien, assez pour commander à manger, expliquer ce que Je mange ou non (pas d’animaux, pas de sucre dans mes jus, pas de lait ni de fromage, bof les oeufs merci)

Je me suis déplacée en scooter, en passagère sur des scooters conduits par d’autres gens, soit environ la peur de ma vie au carré.

J’ai appris à négocier. À réfléchir à un prix avant de le demander, et à le négocier, quitte à renoncer.

J’ai dormi dans des endroits qui ne ferment pas à clé, qui ne ferment pas tout court d’ailleurs, où des animaux plus ou moins gros s’invitaient parfois UN PEU TROP PRÈS.

J’ai encadré des plongeurs, pris le lead, du briefing à la remontée sur le bateau.

J’ai briefé des novices et assisté à des baptêmes de plongée, et ça c’était sans doute l’une des expériences les plus spéciales de cet été, pour moi. Mon baptême m’a laissé un tel souvenir, que de devenir celle qui participe à l’initiation d’autres curieux•ses était vraiment une étape significative. Et émouvante pour moi !

Bordel, j’étais À KOMODO !!! Et même si j’ai pas plongé, je me souviens des dimanches après midi passés à regarder des documentaires sur ce genre de paradis naturels, à rêver d’y aller un jour. Je revois la gamine fascinée par ces monstres terrestres et marins, ces paysages colorés, se promettre au fond d’elle : « un jour, j’irai là ». Komodo bordel. Non seulement j’y étais, mais j’y reviendrai pour plonger ! Donc en fait je peux carrément écrire : j’ai réalisé un rêve de gosse !

J’ai tenu un budget (genre, vraiment !!!)

J’ai assimilé 600 pages de cours théoriques

Je suis devenue Divemaster PADI. 

J’ai arrêté d’être nulle en maths

J’ai lu 4 tomes d’Outlander (je te remercie pas Diana Gabaldon) (mais en fait si, parce que c’était chouette à lire, et ça m’a remotivée à écrire).

J’ai pas bu une goutte d’alcool tout en prenant des apéros et en faisant des restos très souvent…

J’ai écrit 4 Carnets de Sobriété pour mad, et d’autres articles à la volée

J’ai écris 62 billets de blog, and counting (il manque deux jours, quand j’étais malade sur la croisière, les jours 8 et 9. Mais j’ai écrit -1, -2 et -3…)

J’ai posé un point final à mon premier roman (disons la version « chasse à l’éditeur », en espérant en trouver un•e qui m’aidera à retravailler encore cette version) (ou me dire banco-j’achète, hein, je suis pas difficile).

J’ai fais des choix et des plans pour l’avenir, et j’ai commencé à bosser dessus.

Non, j’ai vraiment pas perdu mon été.

Et j’ai vraiment hâte de rentrer.
🙂

D. 57 You can’t miss what you’ve never left behind

I used to cling on to stuff like talismans against the passing of time. Now that I’ve made my peace with time, I understand how my compulsive collection of random objects to save as « memories » was a waste of space and energy.

You cannot lose nor miss what you’ve never left behind.

I am leaving tomorrow, but I will take with me so much of Bira, so much of this summer that no matter how much time passes by, I’m sure to remember the essential.

Because, how could I forget any of this?

How could I forget that I nearly drowned out of excitement when I spotted the tiny pigmy seahorse that Laura had found, on my very last dive here? Or when I almost forgot to breathe, when we came across one of the most massive turtles I have ever seen, and another one swimming gracefully above and away, while a school of big bumphead parrot fishes passed us by?

There’s no way I could forget that last dive here, not with these massive, unknown fishes that swam right in front to us, to inquire about our presence. We’re still not sure what they were, clearly not tunas nor sharks, even though they shared characteristics with both species. [UPDATE: they were COBIAS omggg]

No way I would forget my first dive here, it was Eagle Rock again, the same site we did this afternoon, again, with Laura. Again, I was scanning the blue, and again, there was too much to see. A gigantic Napoleon Wrass, and especially a school of giant barracudas passed us by.

How could I ever forget the feeling in my chest during our first dive of the day, when my heart skipped a beat as I recognised the unmistakable mouth of a Manta Ray, flying away, a few meters under our fins.

I’ll take a piece of everything, for the rainy days

I’ll take away a piece of everything I love about this place, and store it close to this spot in my heart, where sadness sometimes sinks in. So the next time I’ll be feeling blue, I’ll flood it all with another kind of blue, where I used to fly around magnificent, strange and impressive creatures. All so beautiful and fascinating, that they must belong in my dreams anyway.

I’ll remember the laughters we shared on the boat, the warm tones of Wendy’s australian accent, and the way she called me « Clemo » (and how that nickname stuck the entire summer lol). The way Hannah’s big brown eyes light up when she laughs, the way Laura’s face breaks into a smile, how Charlotte celebrates her most exciting sightings with an enthusiastic « BOOYA! »… And so much more.

I won’t forget all of our smiles, how they shine so much brighter on darker skins. Surti’s laughter across the Rumah Makan, Ismail’s « Hey sister! » and our daily life here, in paradise. All the looks, signs, silences and smiles that made up for our lack of words between English and Bahasa.

I’ll take all of this with me, they’ll get me through the rainy days. Even if sometimes, it rains here too, in paradise; even those days were blessed.

Thank you, the #DreamTeam of Bira Dive Camp, for a summer to remember (entirely spent in my jammies, thus the name of this blog) (see what I did there?!)

I did 44 dives here, seen incredible sights, and I drowned myself many times: into the sky at sunset, through the moon and stars at night, into our laughters, and into pure bliss, every day here, and every night.

Thanks for everything ❤

Until We Meet Again.
🙂

D. 37 Le temps qu’on passe à réfléchir n’est pas du temps perdu

J’aime pas faire du surplace. Le temps qu’on passe à attendre la suite, à court ou à long terme, m’a longtemps paru être du temps perdu.

J’ai le vertige quand je pense aux jours, aux semaines, peut-être aux mois qu’ont été toutes ces minutes additionnées, à attendre le bus, de la maternelle au lycée. Deux fois par jour. Vingt minutes, deux fois par jour, pendant quinze ans.

Et c’est sans compter les retards, les bouchons, les trains qui ne sont pas venus, les avions qui décolleront plus tard, les wagons arrêtés sur les voies… Les arrêts maladies, les après midi cloîtrée à l’intérieur, les « je m’ennuie », les « j’ai pas d’idée », et tout le temps passé à le tuer…

Mais le temps qu’on passe à réfléchir n’est pas du temps perdu. J’ai eu tant de temps morts pendant ce voyage, certains subis, d’autres choisis, et je réalise aujourd’hui que toutes les pensées filées pendant ces heures, tressées dans ces minutes, finissent par donner un canvas que j’accrocherai quelque part dans ma mémoire.

Pour quelqu’un qui a tant besoin de bouger, qui ne trouve l’équilibre que dans le mouvement, le temps sur place me semble toujours une éternité.

Mais le temps qu’on passe à réfléchir n’est pas du temps perdu, parce que réfléchir est une activité productive et enrichissante. J’ai longtemps cru que j’y avais recours par défaut, en désespoir de cause, quand ma musique ne marche pas, qu’il n’y a pas de réseau ou que me téléphone n’a plus de batteries.

Mais le temps que je passe à réfléchir est du temps investi : même lorsque j’ai le sentiment que ce capital serait mieux utilisé autrement sur le moment… Je sais désormais que j’en tirerai profit. Quand le temps sera venu.

D. 24 Le soleil se couche derrière

J’ai raté le lever du soleil, ce matin. Ou plutôt, je l’ai devancé. J’étais réveillée de trois à plus de cinq heures du matin, obligée d’aller me réapprovisionner en eau potable à la fontaine. Trop tôt. Je me suis rendormie pour un nouveau cycle de trois heures, et je n’ai pas voulu me faire violence pour prendre part à la première plongée. Mon corps avait déjà subi suffisamment de violence ces derniers jours, entre les interminables trajets en wood-truck, en voiture, et ce périple en ferry qui m’a coûté les tripes.

J’ai émergé vers neuf heures, les plongeurs étaient déjà partis. Je me suis commandé un thé et des pancakes à la banane au petit-déjeuner, pas du tout végane, mais j’avais besoin du sucre, vraiment (et je voulais vérifier que je n’avais pas une gastro, DES FOIS QUE le mal de mer serait un mythe. Rien de tel que des produits laitiers pour me retourner l’estomac s’il est déjà en proie à une infection. Mais non, c’était bien le mal de mer. Goddamnit.)

J’ai passé toute la journée au même endroit : face à la mer, sur les coussins de la terrasse, les orteils en éventail. J’ai lu, écrit, relu, fait un tour sur madmoiZelle (pleuré de rire devant la lettre d’adieu de Jean-Monique), et fait un tour sur la plage, au coucher du soleil, enveloppé dans mon sarong (meilleur vêtement EVER) (les dames du bar m’ont demandé d’où il venait, elles ont reconnu les broderies typiques de Florès.)

Le soleil se couche derrière le bar, quelques part dans les terres. Enfin, on est orienté pas tout à fait plein sud, mais un peu vers l’est, je crois. Si le soleil se couche derrière, c’est qu’il se lèvera devant, demain matin.

Il se lèvera sur mes cinq prochaines semaines, les trente-cinq prochains jours, jusqu’au samedi 3 septembre, date de mon vol au départ de Makassar, pour Denpasar (Bali). C’est un autre voyage qui commence aujourd’hui. Fini les déménagements, les heures de routes, les recherches d’hôtel… Je reste ici.

Demain, je donne mes fringues à laver, et je rêve déjà du parfum de lessive sur mes quelques vêtements, dont je ne supporte plus l’odeur ni la texture. En vrai, c’est pas si terrible, ils ne puent pas, je les lave régulièrement à la main… Mais ils ont l’odeur âcre de l’eau dure, et le toucher rêche des tissus dont on ne prend pas soin.

Un petit luxe pour 25 000 roupies (même pas 2€), je m’en réjouis déjà.

Bira Dive Camp est encore mieux que ce que j’avais espéré. Il n’y a rien, c’est le désert, on est posé au bord de la plage et c’est tout. Je vais devoir aller en ville pour retirer 2 millions et me réapprovisionner en 3G pendant mon séjour, mais à part ça, il ne me manque rien.

J’ai du mal à réaliser que je vais rester « sur place » pendant aussi longtemps. Et en même temps, j’ai passé six heures à écrire tellement de trucs aujourd’hui que je pense que mon cerveau a compris qu’il pouvait se relâcher, arrêter de prévoir, et se mettre en mode inspiration roue libre.

Non vraiment, si on exclue la cohabitation avec les nombreux, énormes et flippants insectes qui vont partager mon quotidien pour les cinq prochaines semaines… Il ne me manque rien.

Et j’ai hâte que le soleil se lève, demain.

D. 16 Il ne me manque rien

Je continue mes réflexions sur les habitudes, en glissant sur la question du confort. Hier soir, j’ai fait mon sac pour les cinq jours à venir. J’ai gardé les vêtements chauds, parce que nous allions un peu nous poser en altitude, et qu’on ne sait jamais, les nuits pourraient se rafraîchir.

Mais j’ai viré mes affaires de plongée : exit le shorty, les palmes, le parachute et son plomb de 500g, la lampe-torche étanche également sévèrement lestée (pour ne pas perturber ma flottabilité, bien sûr). Tout est resté à l’hotel, que je retrouverai mercredi ou jeudi soir.

Exit aussi le Routard de Bali-Lombok, dont j’ai déjà tiré l’essentiel des informations pratiques. J’ai largué mon pantalon de pyjama panthère, trop épais pour le chaud, trop léger pour le froid, et trop lourd à porter. C’était mon choix « demi-saison », mais il n’y a pas de demi-saison ici. Il fait 30°C ou il fait froid parce qu’on est en altitude. Faites vos jeux.

Je me suis fait la réflexion pendant le trajet, dans la voiture climatisée qui nous amenait de Labuan Bajo à Ruteng : il ne me manque rien. En termes matériels, entendons-nous bien.

Je me prends à me demander : à quoi servent les myriades de TRUCS qu’on est capable d’entasser dans nos appartements ? J’ai eu plus de six appartements (déjà !) dans ma vie, autant de déménagements, tellement de cartons, et pour le cinquième, j’ai simplement renvoyé chez mes parents des cartons pas déballés du précédent déménagement.

À quoi ça me sert ?

À quoi ça me sert, tout ça ? Tous les livres dont j’ai besoin sont sur mon Kindle — ou ils finiront par l’être. Les habits dont j’ai besoin se résument à deux ou trois tenues pour pouvoir tourner entre les lessives, et de quoi répondre aux contraintes climatiques et environnementales.

Mais le luxe que c’est, de ne pas avoir à se poser cette question le matin : qu’est-ce que je mets ? Et bah LA tenue propre qui correspond à la météo du jour, ma chère. Le choix est très vite fait, et il est pleinement satisfaisant.

Je me surprends, plusieurs fois par jour, à me demander « OK, comment je m’occupe ? ». Si je veux une connexion Internet, il faut aller la chercher. Si je veux faire quelque chose, il faut m’organiser. Mais entre deux expéditions, excursions, visites, il faut bien « s’occuper », d’autant que la nuit tombe à 18h ici, et que la faiblesse de l’éclairage public en fait une VRAIE nuit noire dès 19h.

Donc, comment je m’occupe ? C’est magique. Je réfléchis. Je lis. J’apprends l’indonésien (super vite vu mon temps libre). J’écris. J’écris sur l’ordinateur quand je prends le temps de me poser, j’écris sur mon carnet nul qui n’aura jamais assez de pages (donc que j’économise) sur lequel je gribouille des schémas de pensée, des raisonnements…

Je prends le temps de ne rien faire

Je n’ai rien et je ne m’ennuie pas, parce que je meuble de façon épanouissante. On avait plus de trois heures de route, ce matin. J’en ai passé une et demi à avaler du vocabulaire indonésien, et le reste à contempler le paysage, et reposer mes yeux par intermittence (ça balançait beaucoup trop dans tous les sens pour pouvoir dormir, et la passagère derrière nous a rendu ses tripes dans un sac plastique pas moins de sept fois. God bless her soul).

On est arrivé, j’avais pas vu le temps passer. On a trouvé un hotel, en marchant un peu. 100 000Rp la nuit, avec une porte qui ferme à clé, et dans la chambre d’en face, un grand Danois d’un mètre quatre-vingt. Mon ami, compagnon de voyage pour quelques jours encore.

On est allé déjeuner dans un warung, j’ai réussi à traduire une partie de la carte, assez pour lui permettre d’apprécier la diversité des options. On a mangé un Gado-Gado, un plat de légumes au tofu, tempeh et sauce piquante à la cacahuète. C’est tiède, un peu chelou, mais c’est bon (c’est servi avec des chips de crevettes et un oeuf dur, et je sais pas encore comment demander sans, et je refuse de gâcher de la nourriture ici donc je mange quand même, sauf si j’ai plus faim. Mais je ne fais pas de gâchis de principe.)

30 000Rp pour nos deux plats : à peine 2€.

Je m’étais juré : pas de scooter

Treize heure trente, ça y est, on a trouvé un scooter à louer. Trop cher, mais bon, 100 000Rp à deux, ça fait jamais que 3,50€ pour trois heures de scooter à travers les rizières en toile d’araignée de Cancar, c’est donné.

On part, je suis tétanisée à l’arrière, j’avais pas besoin de prendre un sac à dos, mais je l’ai rempli de mou pour me servir de dorsale en cas d’accident. Je peux pas lâcher prise sur les accidents de la route, je sais que ça pardonne pas, j’ai insisté pour avoir un casque qui ferme, tandis que la bride de celui de Magnus flotte au vent. J’ai un pantalon et une veste pare-soleil et coupe-vent, mais on roule à 30, parce que s’il accélère, je lui plante mes cinq doigts dans l’épaule et je lui déboîte la clavicule, c’est sûr.

Mais on avance, et je me détends, parce qu’on a un bon scooter et qu’il conduit bien, il ralentit quand il faut, la route est en bon état, et puis on quitte la rue principale pour s’engouffrer dans les rizières.

Les rizières de Cancar (on dit « Tchannchar »)

Y a pratiquement plus de circulation, maintenant le challenge c’est les trous sur la route, mais ça y est, je me sens bien. On monte dans la jungle quand soudain la forêt s’écarte et on vole au-dessus des rizières, qui dégringolent à quelques mètres de nous. Le ciel est nuageux mais c’est beau quand même parce que ça fait ressortir le vert que sinon le soleil écrase, et le ciel d’acier vole son éclat.

La route qu’on suit arrive dans ce village, dont j’ai pas imprimé le nom. Un truc en G, qui ressemble à « montagne », donc « gunung » ou quelque chose dans le genre. Le riz sèche sur des grandes bâches devant les maisons. Les enfants courent après le scooter, nous lancent des « hello ! » enthousiastes et éclatent de rire quand on leur répond.

Les habitants nous sourient, les filles et les garçons sont habillés pareil, ils jouent pareil, ils travaillent aussi, on les voit porter des sacs de riz ou des bidons d’eau, on voit des dos cassés dans les rizières aux alentours, recouverts de vêtements contre le soleil qui tape quand même malgré les nuages.

On est rentrés, et j’étais bien. Dans la rue, les lycéens nous arrêtent pour « practice english! ». Ils font des stages et des formations dans le tourisme et l’hôtellerie, donc ils savent demander qui on est, d’où on vient, pourquoi on est là, quel est notre programme. Ils veulent faire des photos avec nous.

Au début j’étais un peu méfiante, parce que j’ai des objets de valeur plein les poches. Des trucs. De l’argent. Qu’est-ce qu’ils veulent me vendre, encore ?

Ils n’ont rien à vendre, ils veulent juste parler anglais. Et ils éclatent de rire aussi quand je leur réponds « saya senang belajar bahasa indonesia ». Ou « saya suka », je sais pas trop. Je suis super contente d’apprendre l’indonésien, en gros.

C’était le 16ème jour de mon aventure, et aujourd’hui, c’était vraiment l’aventure. Ça fait peur et ça surprend, ça secoue et détend. Je n’ai rien avec moi, et il ne me manque rien.

Quelques résolutions

Conclusion, résolution : à mon retour, grand ménage de printemps dans mes placards. Ça faisait déjà quelques années que j’avais arrêté de faire du shopping, mais va falloir se débarrasser des fonds de tiroir, littéralement. Toutes les fringues qui ne sont plus confortables, plus à ma taille, qui ne remplissent aucune fonction pratique (sport, froid, pluie, soleil, chaleur), ça dégage.

Tous les objets à vocation sentimentale, soit j’en fait une photo et je raconte son histoire sur Instagram (ça durera plus longtemps et ça prendra moins de place), soit en fait, ça vaut pas le coup d’utiliser de l’espace pour un truc dont j’ai oublié le sens. Dans les deux cas, j’en ai pas besoin dans mes armoires.

Tous les livres qui n’ont pas une fonction pratique (dont j’ai besoin en ce moment, et régulièrement), ça va dégager aussi. Ça ne se jette pas, bien sûr. Je vais les donner. Mais je vais réfléchir à comment m’en séparer… Ceux qui me restent sont, pour la plupart, dédicacés. J’aimerais bien les garder pour ma future bibliothèque, mais dieu seul sait où et quand j’en aurais une.

Je crois que j’aime davantage l’idée que mes exemplaires dédicacés continuent leur vie de livre, à passer de mains en mains, à l’infini.

Quelqu’un finira par se retrouver avec un original de François Hollande, signé au nom de Clémence, « avec toute mon amitié ».

Je ne crois pas que toutes les choses que j’aime et qui m’entourent à Paris soient sans valeur, ni utilité. Je crois juste qu’elles prennent trop de place dans ma vie, que je pense sans cesse en termes de confort et pas assez strictement en termes d’utilité.

La moitié des affaires que j’ai emportées est inutile. Mais elles m’apportent un certain confort. Moitié moins, voilà un objectif.

Réduire de moitié la quantité de « trucs » que je possède. Je veux me recentrer sur l’essentiel dans ma vie, et ça passe par redescendre mon centre de gravité au plus près de la Terre.

Demain soir — Inch’Allah ! Nous dormirons à Wae Rebo, dans un village traditionnel. C’est-à-dire à même le sol, dans une espèce de hutte collective. « Les toilettes sont dans la nature » peut-on lire sur Internet.

Je m’attends donc à prendre une nouvelle leçon sur le confort matériel et la simplicité.

21h, je fais les comptes de la journée : 100 000 pour la nuit, 50 000 chacun pour le scooter (j’offre les 30 000 d’essence, c’est lui qui a conduit), 15 000 chacun pour le déjeuner, et j’ai fait des folies ce soir : 45 000 pour des nouilles frites et un thé au gingembre.

240 000Rp, soit environ 17€. Paris et ses pintes à 7€ ne me manqueront pas, c’est certain.

D-3. Shit. Looks like we’re doing this.

It didn’t seem much real until I had the VISA stuck inside the yellow pages of my passport. A right of passage, an official confirmation that feels much more real than the 1 200€ siphoned off my bank account for the plane ride. Funny, uh. Money is just a mean, not an end. Moments like this one tend to remind me just how little importance money does have.

D minus 3. And the realisation is starting to sink in. I’m going. I’m leaving. I’m doing this. I couldn’t start packing a bag until that thought had been cleared in my mind: it’s time to go. I’ve been planning for weeks, but unable to do anything about it.

Now is the time, though. Time to fit 2 months into 60L and less than 10kg — that’s the challenge anyway. Under 10kg is a necessity, below 6 would be quite a feat. We’ll see…

The thing I’m most curious about this trip, is how much I will learn from it. It’s Sunday, 3 days from my departure, and I’ve already come to a life-enlightening realisation about possessions. I am just realising now how much space all these stuff have been taking in my life, and how useless the vast majority of them are. If you think really hard about what you actually need, even considering comfort and entertainment, that eventually amounts to very few items. Very. Few.

Yes it’s hard to pick only the essential clothes… if you’re drowning in your closet. What a perfect time to sort it all out, when the tide retires. Everything non essential, non practical, every piece of clothing I haven’t worn in the season should go. It’s old useless stuff weighing me down. They give me the impression that my life is here, in this particular location, when really, my stuff are. A vast majority of useless stuff.

My life is wherever I decide to take it. Wherever I decide to live, not wherever I store some stuff. Nothing like a very thoughtful session of packing to remember the essentials.

 

13kg. I’m 3 kilos heavier than I wanted to, but I’ll lose some sunscreen, soap, mosquito repellent and some cheap (but heavy!) diving gear along the way, before heading to the volcanoes anyway.

If it becomes too heavy to carry around, I’m sure I’ll have no trouble parting with some more non-essential stuff. Even within this restricted I-desperately-need-this selection. Because necessity is a relative notion, after all.

Uh. Who would’ve thought?